Cela fait bien longtemps que de multiples études sont faites sur les effets des jeux vidéo. Ces études contredisent le lieu commun qui consiste à dire qu’ils abrutissent notre jeunesse dorée qui se détourne d’activités bien plus récréatives et intellectuelles, comme le tuning, la collection d’armes à feu, l’étude comparée des drogues urbaines, ou les rapports sexuels en réunion. Il est notamment de notoriété publique qu’on est beaucoup plus stimulé par un jeu vidéo que quand on est affalé dans son canapé à regarder « Plus belle la vie » ou « La roue de la fortune ».
Quand on regarde la télévision, on ne fait aucun effort, on est passif, on subit les choix qui sont faits, et on encourage donc notre cerveau à la paresse. Il serait grand temps de refaire ces études, car il est évident qu’avec les nouvelles générations de consoles ou les nouvelles cartes graphiques pour PC, couplées avec la façon dont sont faits les jeux aujourd’hui, les résultats seront très probablement différents.
Ainsi, les jeux vidéo stimulent traditionnellement l’imagination des joueurs. En effet, pour ressentir de l’empathie avec l’univers décrit, le joueur traduit mentalement ce qui est de la figuration imparfaite et se projette un univers cohérent en complétant ce qui n’est pas, ou mal, représenté à l’écran. Plus le niveau graphique est élevé, plus on a un rendu photo-réaliste, et plus on a un environnement complet. Le cerveau du joueur ne fait donc plus d’efforts, et retrouve un encéphalogramme aussi plat que face à un visionnage de « Joséphine ange gardien ». Ayons donc une pensée émue et quelques remerciements pour ceux, heureusement encore nombreux, qui livrent des jeux dont la différence visuelle reste faible par rapport aux titres d’il y a 2 ans sur les anciens systèmes. C’est uniquement pour que le cerveau des joueurs reste actif que Call of Duty Ghosts, par exemple, montre si peu de progrès graphiques.
De la même façon, le cerveau complète les étapes d’animation qui ne sont pas représentées à l’écran. C’est également le cas quand on regarde la télévision ou quand on va au cinéma. Ce dernier étant projeté à 24 images par seconde, le cerveau fait un travail constant et « imagine » les étapes intermédiaires, donnant à l’ensemble une fluidité naturelle. Dans les jeux vidéo actuels, ce sont 30 à 60 images par secondes qui sont affichées. La conclusion est logiquement sans appel : les jeux vidéo rendent plus stupide que le cinéma. L’animation se fluidifiant, on peut même ajouter de plus en plus stupide. Conséquence logique de cette évidente déduction, la PS4 étant semble-t-il plus performante pour afficher du 60 fps, les joueurs PS4 sont plus stupides que les joueurs ayant une Xbox One. Par pudeur on évitera de parler de ceux qui ont des PC de compétition, d’autant plus que ce serait être forcément injustement sévère, puisque si leur cerveau fonctionne très peu quand ils jouent, ils compensent en s’adonnant à une des activités intellectuelles abandonnée par les autres : le tuning. Ce n’est pas sur une voiture, mais bon, même sur un ordinateur, c’est déjà ça.
Enfin, l’argument consistant à dire que face à un jeu vidéo on n’est pas passif tend lui aussi à être de moins en moins vrai. Les Final Fantasy ont ouvert la voie avec ces longues cinématiques, parfois en pleine action, qui ont grillé plus de neurones que « New-York Unité spéciale ». Ces jeux avec pas beaucoup de jeu dedans n’étaient pas très nombreux par le passé, ce qui n’a donc pas influé sur le résultat des études, mais aujourd’hui c’est une norme. Pendant ce temps on ne fait rien. On attend. Comme devant Derrick. Dans Metal Gear Solid Ground Zero, les cinématiques représentent presque 20% de l’histoire. Quand en plus on sait que le jeu est en 60 fps… Heureusement que les graphismes ne sont pas parfaits, que le cerveau ait encore un peu de travail à fournir.
Amis lecteurs, soyez donc très prudents. Si cela fait du bien de temps en temps de mettre son cerveau sur off en jouant aux jeux d’aujourd’hui, si vous voulez garder un esprit alerte, n’oubliez pas de compenser en rebranchant votre PS1, votre Megadrive ou à la limite votre première Xbox.