Cela fait maintenant plus d’une semaine que les premiers possesseurs de la Xbox One ont pris la manette en main. La découverte d’une nouvelle console est toujours un moment dont on se souvient. On est excité, on déballe son carton, on peste contre les petits autocollants placés sur la boite, on sort la console, on la branche, puis on découvre enfin les premiers menus. Mais voilà, quand on achète une console, c’est pour jouer, c’est pour bénéficier d’un environnement propice au jeu, à la convivialité, c’est pour la rapidité. Et force est de constater qu’avec cette nouvelle génération, il se produit plutôt l’inverse pour l’instant.
Pour jouer, il faut être patient
Pour utiliser sa Xbox One, il faudra d’abord télécharger une mise à jour de plus d’un giga de données. Inutile de se demander combien les modifications apportées au système doivent être importantes avec tout ça. Pendant cette mise à jour, la console n’est évidemment pas utilisable mais une fois téléchargée et installée, l’interface s’affiche enfin. Forcément, elle est toute neuve, et il faudra donc un temps d’adaptation afin de s’y familiariser. Alors on se dit qu’on va quand même tester ce pour quoi on l’a achetée : un jeu ! Et là surprise, chaque jeu a le droit à sa mise à jour lui aussi. Allant de quelques mo à parfois 6Go (!) pour le dernier Forza. Quand on fait partie des rares privilégiés à bénéficier de la fibre optique, ça va. Mais quand on fait partie de l’immense majorité des joueurs qui disposent d’une ligne ADSL plus ou moins bonne, on peut parfois attendre plusieurs dizaines d’heures avant d’avoir fini le téléchargement de la mise à jour !
Et le meilleur dans tout ça, c’est que lorsqu’elle est connectée à Internet, la console bloque le jeu et télécharge d’abord la mise à jour avant d’installer réellement le jeu (et ne permet donc pas de jouer au mode solo pendant que la mise à jour se télécharge). C’est à se demander parfois si des tests de conception ont été réalisés en conditions réelles dans les foyers.
Une simplicité disparue
Pour les joueurs, une console a toujours été synonyme de simplicité. On ne se pose pas de question, on joue simplement, immédiatement, sans problème. Mais là encore, certaines fonctionnalités simples et éprouvées par le passé ont été compliquées davantage, ou ont tout simplement disparu.
La première fonctionnalité importante lorsqu’on veut jouer en ligne, c’est de retrouver ses amis. Là où une simple pression sur le bouton « guide » de la Xbox 360 permettait de voir sa liste et d’accéder au groupe d’ami, il faut maintenant passer systématiquement par l’accueil de la console, puis d’aller dans son profil, puis ses amis pour les retrouver. Contrairement à ce qu’on a connu sur Xbox 360, on ne sait pas s’ils sont déjà dans un groupe et on ne peut pas les rejoindre en jeu d’un clic comme avant. Une fois qu’on aura réussi à créer un groupe d’ami, il faudra aller dans un autre menu pour y accéder, et pour on ne sait quelle raison, choisir l’option « activer le chat » (alors que ça devrait être activé par défaut puisque le micro peut être coupé physiquement). Parfois, le groupe ne porte pas de nom particulier, et d’autre fois, porte le nom d’un jeu auquel l’un des membres joue. On ne comprend pas vraiment ce qu’est vraiment le groupe d’ami au final. Pourquoi ne pas avoir repris le fonctionnement Xbox 360 qui était assez simple et intuitif ? Et lorsqu’un ami se connecte au Xbox Live, on a perdu la notification pour être au courant de sa connexion au service.
Si la Xbox 360 a bien amené une chose qui s’est démocratisée chez les autres plateformes de jeu, ce sont bien les succès. Sur Xbox 360, il fallait appuyer sur le bouton central de la manette lorsqu’on en gagnait un pour voir ce que c’était et il suffit d’appuyer longtemps sur ce même bouton sur Xbox One pour obtenir le même résultat. Sinon, il faut retourner à l’accueil, aller dans les notifications puis « afficher détails » du succès qu’on souhaite voir. On peut aussi dire à Kinect « Xbox, aller à succès ». ou lancer l’application des succès, ce qui n’est pas très pratique. A noter que les succès ne sont visibles que si la console est connectée à Internet.
Avec cette nouvelle interface, tout est une appli. Ce qui suit n’est pas une blague : pour pouvoir lire un blu-ray sur sa console quand on l’allume, il faut d’abord télécharger l’application « Blu-Ray » ! Et pour le coup, nous aurions aimé avoir une application qui fait état de notre disque dur, puisqu’il est tout simplement impossible de savoir ce qu’on y a stocké, combien d’espace est pris ni combien d’espace est disponible.
Le disque dur n’est que de 500 Go et certains jeux pèsent plus de 40 Go à installer. Si on compte la mise à jour Day one + les mises à jour des jeux de plusieurs Go chacun, on se doute bien que de nombreux joueurs auront un problème d’ici quelques mois lorsqu’ils auront installé plusieurs jeux. Puisque oui, l’installation des jeux est obligatoire. Là encore, on ignore la raison (un reste des DRM ?), et on aurait aimé que ça reste une option, comme sur Xbox 360. Lorsqu’on installe un jeu, on ne voit d’ailleurs pas quel pourcentage du jeu (en Mo/Go) est déjà installé sur le disque dur. On ne sait pas non plus si l’installation en cours est vraiment celle du jeu, ou si c’est la mise à jour qui se télécharge. Il n’y a plus de détails sur l’avancement réel de l’installation puisque la console confond mise à jour et installation réelle.
En résumé, l’interface et l’utilisation de certains fonctionnalités clés sont quand même plus complexe que du temps de la Xbox 360, qui avait pourtant déjà des lacunes. Certaines fonctionnalités ne sont plus disponibles (l’envoi de messages vocaux et l’affichage du niveau de batterie de la manette en font partie) et d’autres sont devenues moins accessibles et compréhensibles. On espère vraiment qu’une mise à jour est en cours pour corriger tous ces problèmes mais pour l’instant, il s’agit plutôt d’une régression que d’une évolution. C’est à se demander parfois si des tests utilisateurs et ergonomiques ont été effectués par de vrais joueurs. En attendant, on sait qu’une mise à jour du groupe d’amis est déjà prévue.
Jouer sur consoles next-gen semble pour l’instant devenu plus compliqué et fastidieux que sur PC, un comble quand on liste les avantages que doivent proposer une console par rapport à un PC ! Tout n’est pas noir non plus, et on peut par exemple citer la navigation avec Kinect quand ça fonctionne correctement, mais espérons que l’avenir soit plus radieux et que d’accès aux fonctionnalités clés soit grandement simplifié.