Split Second Velocity est un jeu qui promet en premier lieu du spectacle. Il faut dire que ses développeurs, avec Pure, ont montré ce dont ils étaient capables, transformant un jeu de course de quads en un festival de sauts et de cabrioles, dans un style très arcade et fun. Tôle froissée, cascades, explosions, voilà le cahier des charges de Split Second, et voilà ce qu’on doit retrouver dans le jeu.
Le Loft des suicidaires
Bienvenue dans Split Second, le reality show de l’extrême. Devant des milliards de téléspectateurs (oui, oui, des milliards !), les candidats vont s’affronter dans des duels motorisés meurtriers pour le plus grand plaisir du monde entier. Vous êtes naturellement le dernier participant en date à ces épreuves. Voilà donc le prétexte à des courses où tout est permis, sur des circuits urbains piégés dont il faudra s’extraire à la première place. Le jeu est découpé en épisodes qui se débloqueront au fil des victoires et des voitures gagnées, chaque épisode étant composé de plusieurs courses ou épreuves spéciales. Pendant les courses, une jauge se charge pendant les dérapages, les sauts, ou bien quand on prend l’aspiration d’une autre voiture. Trois niveaux dans cette jauge, les deux premiers permettant de déclencher une attaque sur les autres voitures, du type grue qui s’écroule, hélicoptère qui lâche un bidon d’essence, etc…Mais si les trois niveaux de la jauge sont remplis, c’est alors une méga-catastrophe spectaculaire qui déboule sur l’écran (immeuble qui s’effondre, avion qui s’écrase…) balayant tout sur son passage. Pas de problèmes pour remplir la jauge, cela se fait presque tout seul, et avec un bon timing on devient vite un destructeur de concurrents. Le rythme est très élevé, totalement arcade, puisque même quand on explose on réapparaît à pleine vitesse sur le circuit avec seulement quelques secondes de perdues.
En dehors des courses, on est également confronté à des contre la montre, des épreuves avec élimination du dernier à chaque fin de chrono, et quelques autres plus originales. Il y a la course où il faut tenir le plus longtemps possible en doublant des camions qui lancent des bidons d’essence, celle où il faut éviter les projectiles très précis des hélicos, et enfin celle où on peut cette fois répliquer contre la menace aérienne.
Du spectacle à consommer de suite
Le concept de base est définitivement excitant, rappelant fortement le film La course à la mort de l’an 2000.
En pratique, les premières heures de jeu sont tout simplement jouissives, alors qu’on découvre les surprises qui nous attendent sur les parcours. Quand les premiers éléments de décors explosent, on en prend plein les rétines, et on en redemande ! La maniabilité étant très accessible, c’est un vrai plaisir que de slalomer entre les obstacles, les yeux dans le lointain, maître du véhicule au milieu du chaos le plus total ! Les épreuves diversifiées font de leur mieux pour maintenir l’intérêt du joueur, et cela fonctionne bien pendant les premières heures de jeu. Là, je vois dans votre œil d’habitué que vous attendez qu’un « mais » se profile, et vous avez raison (bon, si vous avez regardé la note finale, vous vous doutiez bien qu’à un moment donné tout ne pourrait pas être rose). Malheureusement, Split Second montre ses limites relativement vite et l’excitation du début se dilue petit à petit. La faute surtout à des scripts trop souvent similaires, qui annihilent l’effet de surprise des explosions. Ce sont toujours les mêmes éléments de décor qui volent en éclat, et toujours de la même manière. Résultat il n’y a plus vraiment de danger et on anticipe ce qui peut se passer sans frémir. Les épreuves autres que les courses se révèlent quant à elles peu équilibrées, parfois très difficiles (contre les hélicos), ou bien donnant l’impression de demander avant tout de la chance pour être réussies. Bref, de rafraîchissantes, les épreuves deviennent…euh…une épreuve pour le joueur ! Et puis il y a cette satanée IA cheatée qui refuse de se laisser distancer alors que vous faites une course parfaite, et qui semble traîner au ralenti si par mégarde vous êtes à la bourre. C’est censé intensifier la course, mais dans les faits cela ne pousse pas vraiment à s’améliorer ! Sans compter qu’il est toujours agaçant de voir qu’on est contraint de s’appliquer à déraper dans les virages, à prendre soin des trajectoires, alors qu’eux se foutent royalement de tout ça et tracent en prenant les virages à des vitesses défiant toute logique.