Dans la chaleur de l’été sort Gigantic, après des mois de beta et une couverture médiatique assez timide. Pourtant, il avait été présenté en grande pompe durant l’E3 2015 pour combler la demande des joueurs en MOBA et bien mis en avant par Microsoft, qui était fier d’annoncer des jeux sortant sur Xbox One et Windows 10 en même temps. Est-ce que l’effet Free-to-play a pénalisé le jeu ? Propose-t-il quelque chose de neuf ? Vous saurez tout ça dans quelques instants.
Gigantomachies
Gigantic, c’est du multijoueur en ligne en 5 contre 5, proposant pas moins de 19 personnages que l’on dirige en vue à la troisième personne. Ici, le frag ne suffit pas pour remporter une partie. Le jeu hérite ce nom des géants qu’il met en scène. Pour faire clair, chaque camp se bat pour protéger son géant ou tuer celui de l’ennemi, non sans déployer plusieurs autres créatures qui peuvent soigner, révéler la position des opposants, ériger des murs...
Sur le terrain, les choses sont assez simples. Chaque équipe dispose de zones dans lesquelles les joueurs peuvent invoquer des créatures classées parmi 5 catégories. Les maps sont assez grandes et, de ce fait, en n’étant que 5 joueurs, défendre chacune de ces créatures peut être ardu. D’autant plus qu’il faut aussi prendre le temps d’attaquer celles des opposants. Les frags sur ces sacs à PV rapportent des points à l’équipe, de même que ceux réalisés contre les autres joueurs. La première équipe à avoir cumulé assez de points par ces actions voit son géant traverser l’arène pour maîtriser celui de l’autre équipe, laissant son coeur à découvert afin que les joueurs sur le terrain disposent de quelques secondes pour le terrasser et marquer un point. La partie se termine lorsqu’une équipe blesse 3 fois le géant adverse.
La lutte des classes
Proposer 19 personnages, c’est risquer de faire des doublons parmi les classes représentées. Pour bien distinguer chacun d’entre eux et faire en sorte que chaque affrontement soit différent du précédent, le personnage que l’on contrôle peut choisir de personnaliser ses attaques de base en de plus puissantes ou d’autres variantes. À chacun des 10 niveaux à atteindre durant une partie, le joueur peut choisir une variante qui conviendra le mieux à son style de jeu ou celui des opposants sur ces 4 attaques de base. Chose assez classique pour un MOBA me direz-vous.
Pour pimenter un peu plus le gameplay, il existe une barre de Focus assez importante qui laisse deux choix au joueur. Infliger des dégâts charge cette jauge sur 3 niveaux de Focus maximum. Le joueur peut alors déclencher une attaque spéciale qui consomme tous les niveaux débloqués (attaque plus puissante selon le niveau de charge de Focus, bien sûr) ou choisir de faire évoluer une des créatures pour qu’elle soit plus difficile à pourfendre.
Beaucoup de possibilités de gameplay au final pour des parties qui se révèlent assez stratégiques mais surtout très dynamiques. Le plaisir de jeu est assez immédiat et la bonne coordination d’une équipe se révèle être vraiment nécessaire pour tenter d’emporter la victoire. Le style graphique très cartoon à la Blizzard est très réussi et se distingue en proposant des humanoïdes dérivés d’animaux vraiment très classes. Le jeu est propre et ne subit pas de ralentissements malgré les effets pyrotechniques qui s’enchaînent violemment par moment. Les maps sont grandes et plutôt bien foutues, mais sont malheureusement trop peu nombreuses. Plus dommageable encore, on ne peut pas voter pour celle que l’on souhaite parcourir.
Le beurre et l’argent du beurre
Qui dit Free-2-play, vous vous en doutez bien, dit options payantes pour obtenir des choses que l’on peut gagner dans le jeu. Est-ce que l’équilibre est ici bien géré pour ne pas pénaliser les joueurs fauchés ? Visiblement oui.
Chaque semaine, 5 personnages sont jouables gratuitement. Si l’on souhaite un personnage en particulier, on peut le débloquer en l’achetant avec de l’argent in-game. On peut aussi déverrouiller d’autres créatures que les trois proposées de bases. Les téméraires pourront aussi se dégoter des skins disponibles à des prix assez fous. Lorsque je parle de prix, je parle toujours en monnaie in-game. Pour cumuler cet argent, il faut réaliser des objectifs, qui nous sont fixés en tirant des cartes (1 tirage par jour, sinon il faut acheter d’autres cartes). Si certains sont plus difficiles que d’autres, c’est qu’ils rapportent plus d’argent.
Le deuxième moyen de débloquer des éléments, c’est en achetant des rubis, la monnaie alternative qui s’obtient avec de l’argent réel, ou en achetant des packs complets qui proposent personnages, skins et créatures. La première option permet de n’acheter que ce qui nous intéresse tandis que la deuxième offre un panel assez large des possibilités du jeu. Pour 9,99€, on peut obtenir 8 personnages de plus alors que le pack à 29,99€ débloque tous les personnages actuels et à venir. En tout cas, de base, Gigantic est plutôt bien conçu et équilibré pour y passer du temps avant d’investir dans les personnages qui conviennent le mieux à notre style de jeu. Seul bémol actuellement, il n’y a pas grand monde en ligne et comme les parties peuvent durer assez longtemps, on patiente durant le matchmaking.