On peut dire qu’ils ont eu du flair chez Warner quand ils ont lancé le développement de ce jeu Mad Max. Le film Fury Road est une grosse claque et un succès mondial, alors que la franchise au ciné était en sommeil depuis bien longtemps, d’autant plus après le désastreux Mad Max III. Le jeu surfe donc sur une grande bienveillance pour cet univers, ce qui commercialement est intéressant, mais ce qui n’est pas une garantie de qualité pour autant. C’est Avalanche Studios, les poètes derrière les Just Cause qui sont aux manettes, pour un titre se déroulant avant le film Fury Road. L’angle pris est celui, très à la mode, du monde ouvert. Sur une très grande carte, comme d’habitude, divers objectifs sont indiqués afin de laisser le joueur choisir entre quête principale et flânerie motorisée. Dans les mécanismes de jeu, une grande place est laissée à la recherche de matières premières (eau, nourriture, mais on va aussi mettre dedans armes et surtout essence !), ainsi qu’à la personnalisation de notre caisse, pour développer notre propre Interceptor.
E3 2015 : on a joué à Mad Max, nos impressions
(Même si dans la vidéo, sous le coup de l’émotion je dis « Destructor » au lieu « d’Interceptor », ce qui est bien la honte)
Étant très amateur des films, c’est avec une certaine méfiance que j’ai pris la manette en main, pas forcément convaincu par cette approche en monde ouvert. En effet, si les grands espaces caractérisent Mad Max, ce à quoi on pense en premier, c’est d’abord à la vitesse et aux affrontements motorisés. La première partie de la démo consistait en une mission, justement, impliquant la voiture. Afin de pouvoir gonfler son moteur, il a fallu que j’aille pourchasser des punks de la route pour leur prendre leurs pièces. Bonne nouvelle : quelques minutes ont suffi pour que je sois rassuré sur le respect de l’esprit des films. La conduite de la voiture est forcément très arcade (avec le turbo qui va bien et qui est très peu limité), et ça va vite ! Qui plus est les ennemis sont agressifs, et c’est donc dans des nuages de poussière qu’on se tire la bourre. Plusieurs armes plus ou moins destructrices sont disponibles, chacune se rechargeant plus ou moins vite. La plus jouissive, et de loin, est un harpon qu’on lancera sur les adversaires. Un ralenti se déclenche quand on attaque, pour qu’on ait le temps de viser. Une fois le harpon planté, il suffit de le rappeler pour qu’il ramène avec lui sa cible. Ça peut être le conducteur, juste le pare-chocs, mais le plus efficace est bien entendu de s’en prendre aux roues, ce qui immobilise de suite la voiture ennemie. Autant dire que je me suis beaucoup amusé pendant cette poursuite, très dynamique et fun, et qui laisse entrevoir des bastons potentiellement homériques. Le plus important est que cela respecte totalement l’œuvre d’origine, entre vitesse, tôle froissée et violence frontale.
La deuxième partie de la démo s’est avérée plus quelconque et moins adaptée à une prise en main sur un temps réduit dans un salon. En effet, j’ai pu m’essayer à une phase à pied, principalement axée sur la baston. Là, on retrouve un système très classique, s’inspirant de ce qui existe depuis longtemps dans les beat’m all. On pense notamment à Batman. Les combats sont dynamiques, rythmés, pas désagréables, mais sans surprise. Leur intérêt va découler des situations, de leur fréquence, et ça on ne pourra s’en rendre compte qu’une fois le jeu complet en main. Difficile également de se faire une idée sur le scénario du jeu ou sur ses mécanismes. La gestion de l’inventaire est clairement un axe central de Mad Max, et on devine qu’une bonne partie du jeu va consister à trouver les bons objets pour se constituer l’équipement ad hoc. Pour ce qui est des interactions avec les PNJ, la démo ne permet pas de se prononcer. Dans un monde ouvert c’est un élément capital pour que celui-ci ne se résume pas à une succession de scènes d’action, et dans le cas de Mad Max cela peut s’avérer être compliqué. En effet, cette saga est avant tout visuelle au cinéma, et basée sur les personnages plus que sur une trame complexe. Dans un jeu en monde ouvert, les interactions sont forcément nombreuses, mais il ne faudrait pas non plus que Max devienne une pipelette et un chevalier servant prêt à aider le premier venu à retrouver son chat qui s’est échappé… Un équilibre pas forcément évident à trouver et qu’on va examiner de près.
Techniquement, on a là un jeu solide testé sur Xbox One. Pour un titre en monde ouvert, c’est bien réalisé, très propre. Enfin, propre…Pas vraiment justement, et c’est bien là un atout de cette adaptation, qui retranscrit très bien le côté crasseux de ce monde post-apocalyptique. Les joueurs qui ne connaissent pas la saga ciné vont peut-être avoir l’impression que Mad Max est une sorte de Borderland en plus sérieux : qu’ils ne s’y trompent pas, c’est Borderland qui s’est largement inspiré de Mad Max. L’arrivée de ce jeu, début septembre, remet les pendules à l’heure : même s’il arrive après, c’est bien la source originale qui est sur le point de débarquer.