L’an dernier, pour la sortie de Modern Warfare II, il était prévu que le jeu ait un suivi plus long et qu’il n’y ait pas de nouvel épisode en 2023. Finalement, un nouvel ajout à la série est bien de la partie, mais avec une question en tête : le jeu n’est-il qu’un simple DLC de Modern Warfare II ou un titre premium à part entière ? L’absence de Platine(côté PlayStation) ou de liste de succès propres au titre, ainsi que la durée de vie de la campagne (nous y reviendrons dans ce test), nous font malheureusement pencher vers le premier choix.
Une nouvelle vision pas convaincante
La campagne de Call of Duty Modern Warfare III est, sans surprise, la suite des événements narrés dans les épisodes de 2019 et 2022. On retrouve notamment les personnages de la Task Force 141 (Price, Soap, Ghost, etc), ceux de la Force de Libération de l’Urzikstan (Farah) et d’autres tels que Laswell.
Makarov, déjà introduit dans les épisodes précédents, s’échappe de prison et lance son plan afin de provoquer une guerre entre les Etats-Unis et la Russie, tout en accusant l’Urzikstan d’attaques terroristes. Le scénario reste somme toute classique pour la série Call of Duty, avec le grand méchant que l’on poursuit de mission en mission, nous faisant au passage voyager dans plusieurs pays du monde.
Seulement voilà, nous avons trouvé l’histoire moins intéressante et moins bien écrite que les deux précédents Modern Warfare. Ajouté à cela, la campagne se termine en seulement quatre heures, environ. C’est très court, nous n’avions jamais eu une expérience aussi réduite dans toute l’histoire de la saga. Sans pour autant être partisan de la réflexion quant au prix de vente adapté au temps de jeu, le constat est ici amer. Call of Duty Modern Warfare III est vendu comme un jeu premium, mais il est difficile de ne pas voir dans cette campagne un simple DLC de celle de Modern Warfare II.
Heureusement, cette dernière parvient tout de même à varier l’expérience de jeu avec différents types de missions. On retrouve les classiques de la licence orientées « couloir », où la mise en scène est omniprésente et dans lesquelles l’action est bien rythmée. On retrouve également une mission aux commandes de l’artillerie d’un avion où il faudra protéger un groupe allié au sol de toute menace. Des missions plus narratives sont également proposées avec toujours une mise en scène bien soignée.
Mais la grosse “nouveauté” de cette année, ce sont les missions ouvertes. L’épisode 2022 avait déjà introduit rapidement cet aspect au sein de sa campagne, avec une séquence plus libre et différents chemins pour avancer. Modern Warfare III va plus loin avec des missions entièrement ouvertes. Seul dans une zone plus ou moins vaste, il est possible de se déplacer où l’on veut pour se rendre aux différents objectifs. Ni ordre, ni chemin ne sont imposés, c’est au joueur de choisir son approche, qu’elle soit discrète ou plus explosive. Différents coffres sont disséminés sur la carte et renferment des armes, équipements et autres accessoires. On ne peut s’empêcher d’y voir là une introduction à Warzone partageant ces mêmes mécaniques.
Malheureusement, on ne peut pas dire que ces missions nous aient convaincus. Sous cette forme, et du fait d’être toujours seul, la mise en scène est invariablement sacrifiée, de même que le rythme de l’action. Elles sont également assez courtes, et il aurait sûrement été préférable d’en avoir une ou deux plus élaborées (par exemple en mélangeant des phases couloir et d’autres ouvertes) plutôt que la trop grande quantité présente ici.
Terminons tout de même sur une bonne note : visuellement, c’est toujours aussi beau, surtout du côté des cinématiques. Les effets de lumières, de reflets ou d’eau sont vraiment agréables à l’œil et permettent d’apprécier l’aventure. Quant au doublage en version française, on retrouve le casting précédent et le travail est toujours d’aussi bonne qualité.
C’est dans les vieux pots…
Heureusement pour le titre, la série a toujours su se vendre grâce à son multijoueur. Pas de grosse surprise en revanche, l’interface est peu ou prou la même que Call of Duty Modern Warfare II. Difficile encore une fois de ne pas y voir un DLC… D’autant que les opérateurs et les armes de l’épisode de 2022 sont de la partie. Si les acheteurs de packs de cosmétiques seront heureux de conserver le fruit de leurs emplettes, on ne peut s’empêcher de s’inquiéter de l’équilibrage d’un aussi grand nombre d’armes, puisque Modern Warfare III ajoute trente-sept nouvelles armes, soit plus d’une centaine au cumul.
Plus en détail sur les armes, on retrouve une nouvelle fois la possibilité de les customiser avec toute une palanquée d’accessoires. On aurait même tendance à s’y perdre, tant ces derniers sont nombreux. On pourrait citer la quantité astronomique de lunettes et viseurs différents par exemple, ces derniers ayant des statistiques plus ou moins équivalentes pour certains, il devient compliqué de s’y retrouver et de faire un choix. Notez qu’on peut toujours leur appliquer des camouflages (à déverrouiller au préalable), des pendentifs, ou des stickers.
Le titre parvient tout de même à apporter quelques nouveautés dans la gestion des classes. Tout d’abord, les atouts sont ici remplacés par des gants, des bottes et un casque/équipement de tête. En pratique, cela ne change finalement que le nom mais a au moins le mérite d’apporter plus de cohérence. Enfin, il est possible de choisir un gilet, chacun ayant des avantages différents et un impact sur notre équipement (deux grenades tactiques mais une pièce d’équipement en moins par exemple).
À titre personnel, nous avons été ravis de retrouver des bottes équivalentes au bien connu atout « Ninja » pour enfin pouvoir se déplacer en silence. Les développeurs ont semble-t-il été attentifs à certains retours de la communauté formulés ces dernières années, tout comme le retour des points rouges sur la mini-carte. En revanche, la question du SBMM est une nouvelle fois balayée d’un revers de la main. Toujours aussi cloisonné et restrictif depuis 2019, il vient gâcher la fête d’un multijoueur qui avait pourtant de quoi nous régaler avec ses champs de bataille.
Pas moins de seize cartes au lancement, cela faisait bien longtemps que nous n’avions pas eu une si grosse quantité day one dans un Call of Duty. Alors oui, on ne va pas se mentir, le travail est plus facile lorsque ces dernières ne sont pas inédites. Il s’agit des maps d’origine de Call of Duty Modern Warfare 2 (2009), remises au goût du jour. Pour autant, nous étions ravis de retrouver ce roster, tant les dernières productions n’étaient pas au niveau. Nostalgie pour certains, gardons également en tête que ces cartes ont tout de même quatorze ans. Un paquet de joueurs actuels va donc découvrir ces terrains de jeu et aura ainsi de quoi s’occuper, sachant que d’autres ajouts suivront au cours des saisons.
Un goût d’inachevé
Dernier pan classique de la série depuis le cinquième épisode, le mode Zombie devient bien différent de ce qui était proposé d’habitude. Terminé les manches à survivre dans des pièces exiguës, à ouvrir différentes portes pour progresser et survivre le plus longtemps possible.
Prenez le mode DMZ, nouveauté introduite en 2022 et ajoutez-y une pincée de zombies, boîtes-mystère, packs-a-punch et autres éléments propres au lore du Zombie et vous obtenez un résultat assez…mitigé.
En effet, on peine à retrouver la vraie saveur, le petit frisson de se sentir vulnérable et facilement submergé pour se retrouver sur la grande, très grande carte de Warzone/DMZ. Si encore elle était modifiée pour l’occasion, mais il n’en est rien hormis quelques bâtiments infectés.
Comme dans le mode DMZ, on se déplace en escouade de trois joueurs (d’autres joueurs sont présents dans la session et il est possible de s’entraider) de contrat en contrat, nous récompensant de points à utiliser ensuite pour améliorer nos armes, affronter des ennemis plus puissants, faire de nouveaux contrats, ramasser des ressources pour enfin s’extraire. Le mode manque vraiment d’une originalité qui lui serait propre et nous n’avons pas pu nous défaire d’un sentiment de gâchis et de trop peu.
Pour peu que la formule DMZ ne vous ait pas plu l’année dernière, il faudra attendre un véritable mode zombie plus classique pour vous amuser, si un tel mode arrive véritablement plus tard.
Reste que ce nouveau mode conserve des secrets à découvrir et réaliser, comme toujours dans l’historique de la licence. Cependant pour en savoir plus à leur sujet, nous ne pouvons que vous conseiller de vous rapprocher des spécialistes du genre.
Testé sur Xbox Series X