Preview - On a exploré la station spatiale de Prey, avec un air de déjà vu

«C’est un test ?» , - 3 réaction(s)

Oubliez tout ce que vous connaissiez de Prey, sorti à l’origine sur Xbox 360 et PC en 2006. Oubliez l’indien mécano Tommy, sa petite amie à sauver, le vaisseau extraterrestre, le scénario nanardesque et j’en passe. Ce nouveau Prey développé par le nouveau studio d’Arkane à Austin n’est même pas ce qu’on pourrait appeler un reboot. Non. En fait, il aurait très bien pu s’appeler “Bioshock : Lost in Space” ou même “Deus Ex : La Mémoire dans la Peau” que cela n’aurait pas vraiment gêné. Mais soit, voici donc le Prey de 2017, changeant radicalement de cap et profitant de la patte Arkane dans bien des domaines. Nous avons pu nous rendre dans les locaux de Bethesda et mettre les mains sur une version du jeu datant de fin 2016 et tournant sur un PC gonflé aux Plasmides… pardon, aux Neuromods. Premier contact !

Note : si vous souhaitez éviter les spoils sur le début du scénario, passez immédiatement au deuxième chapitre.

Total Recall

Alex Yu, le frangin au charisme atypique

L’univers de Prey se situe en 2032, dans un futur proche donc mais où l’histoire passée ne s’est pas exactement déroulée comme nous la connaissons. Car même si ce n’était pas clairement expliqué dans le scénario, certains événements de la période Guerre Froide (en particulier la conquête spatiale) sont différents de notre histoire réelle. C’est un premier point d’apparence anecdotique, mais qui prouve que les scénaristes d’Arkane ne sont pas ici en second rôle. Prey nous place donc dans la peau de Morgan Yu (dans sa version féminine, ce qui n’influe en rien sur le scénario au contraire de Dishonored 2 par exemple) qui doit se rendre dans un building pour y effectuer une série de tests. Les premiers instants passés dans l’appartement de Yu nous donnent l’occasion d’admirer un très joli panorama urbain au petit matin, avant d’enfiler notre combinaison pour partir au boulot… en hélicoptère de luxe, et ouaip. Le nom Yu est visiblement synonyme de conquête spatiale dans le monde de Prey, et c’est le frère de Morgan qui nous accueillera juste avant de démarrer. La série de tests qui s’ensuit sert à la fois de didacticiel, mais aussi d’élément scénaristique qui sont encore assez flous pour le moment.

Ah mais c’était la saison 48 de Secret Story ?!

C’est à ce moment qu’apparaît subitement une créature alien, qui commence par foutre le bordel dans le laboratoire avant que l’opérateur de contrôle inonde notre pièce d’un gaz anesthésiant. C’est ensuite que Morgan se réveille à nouveau à son appartement, avec le réveil qui annonce exactement le même jour de l’année, étrange… jusqu’au moment où l’on découvre que la baie vitrée ne diffuse en réalité qu’un décor artificiel derrière un laboratoire. Tout ce qui s’est déroulé durant ces premières minutes n’était en fait qu’une sorte d’expérience simulée. L’intrigue démarre sur des chapeaux de roue et on ne tardera pas à rencontrer un groupe de ces aliens à l’apparence mi-organique, mi-spectrale, appelés Mimics. C’est un peu plus tard que nous découvrons que l’endroit est en réalité une station en orbite autour de la Lune. Il est d’ailleurs bluffant de constater que le décor n’est pas fixe, la Lune et la station tournant logiquement autour de la Terre et du Soleil, les ombres sont du coup toujours en mouvement. Morgan progresse dans le lobby de la station avant d’arriver à son bureau, où l’on découvre l’importance du personnage. La démo s’achève sur un message vidéo enregistré auparavant par Morgan en personne, s’adressant à elle-même (ou lui-même) et lui expliquant qu’elle/il a perdu la mémoire. L’histoire s’annonce riche en rebondissements.

Bioshock, Deus Ex et Fallout sont sur un vaisseau

Bonjour et bienvenu dans le centre d’enrichissement d’Aperture Science

Si j’ai mentionné ces jeux dès l’introduction, ce n’est pas pour rien. On retrouve beaucoup d’éléments tirés de ces classiques du jeu vidéo dans Prey. Ce manque d’originalité n’enlève en rien la qualité et la finition du nouveau projet Arkane. Il faut dire que le studio avait déjà travaillé sur Bioshock 2 à l’époque, et qu’ils avaient déjà réutilisé certaines mécaniques dans Dishonored. Prey nous offre donc un terrain de jeu similaire à un “metroïdvania”, avec des zones distinctes et où l’on pourra revenir par la suite pour accéder à de nouveaux endroits en fonction de notre équipement et nos compétences. A la manière d’un Deus Ex, la progression pourra s’effectuer de différentes façons. Obtenir une compétence élevée en piratage, fouiller la zone pour obtenir des cartes d’accès et des mots de passe, trouver des passages dérobés, etc. C’est votre style et vos choix qui définiront votre avancée. Les différentes salles sont bourrées de choses à inspecter et à ramasser, et l’inventaire risque de très vite se retrouver saturé d’objets en apparence inutile. Car contrairement à beaucoup d’autres jeux du genre, les objets dits “camelotes” peuvent être recyclés dans des machines spécialement conçues pour. On y récupère ainsi des matières premières pour ensuite les utiliser dans des ateliers d’ingénierie et faire du craft.

D’ailleurs à ce propos, l’interface et les incrustations visuelles collent merveilleusement bien à la direction artistique du jeu. On se retrouve donc à parcourir les postes informatiques, les digicodes, à fouiller des armoires, etc, sans que cela nous détache de l’environnement. Pour ça, les p’tits gars d’Arkane sont très doués. La progression du personnage se fait un peu à la manière d’un Dishonored : il faut trouver des Neuromods cachés un peu partout. Ces objets seront indispensables pour déverrouiller les compétences des trois arbres de classes, à savoir la classe d’ingénieur, de scientifique et d’expert en sécurité. Bethesda nous a parlé de pouvoirs aliens qui seront accessibles plus tard dans le jeu, mais on ne sait pas si ces derniers nécessiteront aussi des Neuromods. L’inventaire se gère comme un Deus Ex, avec un espace limité en “cases” mais devrait également être amélioré par la suite. A ceci s’ajoute un système de raccourcis avec la croix directionnelle, dont le bouton du haut sera exclusivement occupé par la lampe torche. Le reste des armes et pouvoirs sera ensuite accessible via une roue de sélection en laissant appuyer la touche Y.

C’est pas une station de la NASA

S’il saigne, c’est qu’il peut être blessé

Ce qu’on remarque immédiatement en jouant à Prey, c’est la patte artistique si chère à Arkane. Les décors sont somptueux, variés avec un sens du détail merveilleusement maîtrisé. L’ensemble mélange un style futuriste avec des éléments très steampunk, si bien qu’on a l’impression d’être dans une version de Rapture dans l’espace. L’ambiance visuelle est renforcée par une partition parfois électronique (je dirais même synthétique) et parfois oppressante de très bonne qualité, que les amateurs de la série Stranger Things devraient adorer. Bref, Arkane nous prouve une nouvelle fois sa maîtrise artistique. Et comme il est coutume chez eux, tous les appareils, gadgets et machines que l’on voit à l’écran sont cohérents, comme si les développeurs avaient déjà tout construit de leurs mains pour ensuite les implanter dans le jeu. Dommage toutefois que le feeling des armes soit aussi mou, dans leur maniement comme dans leur sound design, surtout avec le fusil à pompe.

On se retrouve d’ailleurs avec un gameplay très simplifié. On utilise l’arme avec la gâchette droite, le pouvoir avec la gauche, on saute avec A, on s’accroupit avec B (à combiner avec le sprint pour glisser), un bouton d’action, etc. C’est du classique à tous les étages. Étrangement, les deux gâchettes hautes servent à se pencher à droite et à gauche. Un choix discutable pour les manettes, alors qu’il aurait été plus judicieux de placer le bouton d’action sur l’une des deux gâchettes pour fouiller, ramasser des objets et interagir sans avoir à enlever le pouce du joystick. Cela fait des années que fouiller les poubelles est un calvaire après plusieurs heures à la manette, et personne ne semble vouloir simplifier ce système (heureusement que le mappage de boutons existe). Dans le même temps, les options pour personnaliser l’interface visuelle (l’un des points forts de Dishonored) sont presques absentes ! Même la balise à objectif ne peut pas être enlevée, ce qui supprime immédiatement l’intérêt des différents panneaux ou des cartes affichés dans le décor.

Même dans l’Espace, il faut avoir le sens de la déco

Il est difficile d’apporter un premier avis sur l’aspect technique de Prey, mais sachez que le jeu tournait assez facilement en 60fps même s’il souffrait par moments de ralentissements. On pouvait aussi remarquer un peu d’alisasing et un léger clipping sur les ombres dynamiques. Le moteur utilisé est le Cry Engine et on espère bien évidemment une meilleure distance d’affichage sur Xbox One que dans Dishonored 2, ce qui ne devrait pas être trop compliqué vu les environnements bien plus cloisonnés sur Prey et l’absence de PNJ. Et puisqu’on parle de Dishonored, Prey ne devrait pas proposer la moindre interaction scénaristique ni même d’influence de l’histoire en fonction de vos actes.

Vous êtes Prey ?

En s’inspirant de nombreux grands noms du jeu vidéo SF, Prey a un peu de mal à se trouver une véritable identité comme l’a si bien fait Dishonored par exemple. Du gameplay repris de Bioshock, au système de progression de Deus Ex et en passant par certains éléments de Fallout, le nouveau jeu d’Arkane prend exemple sur des valeurs sûres et les applique avec un savoir-faire que seul le studio connaît. Les plus grandes forces de Prey se trouvent dans sa direction artistique et sa richesse visuelle, avec un premier contact convaincant sur son scénario que l’on espère au final très complexe. Verdict au mois de mai.

Note : les images présentes dans cet article nous ont été fournies par Bethesda.

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Prey

PEGI 18

Genre : FPS

Éditeur : Bethesda

Développeur : Arkane Studios

Date de sortie : 05/05/2017

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

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3 reactions

Koubiwan

15 fév 2017 @ 17:03

Merci pour cette preview Oncle Dragu ! En espérant que l’opti soit au rendez vous à la sortie...car le dernier de Arkane...

Dans le fond, qu’ils fassent un mix, ca peut etre une bonne chose si l’univers est là et la narration aussi. A surveiller de Prey ! Huhu

Koubiwan

15 fév 2017 @ 17:12

Oups, j’ai omis : après pour un FPS, si les sensations de gunfight, pad en main, ca reste fade...c’est quand mm boulet !! Esperons de l’amélioration sur ce point...entre autres.

Blondin

17 fév 2017 @ 23:56

Note : si vous souhaitez éviter les spoils sur le début du scénario, passez immédiatement au deuxième chapitre.

Pour plus de sécurité je me suis carrément arrêté là :-))

Un jeu sorti un peu de nulle part (en tout cas je ne l’ai pas vraiment vu arriver), et perso c’est un de ceux qui me hype le plus pour 2017. J’ai hâte de mettre la main dessus.