S’il y a bien un jeu attendu par une communauté de connaisseurs hardcore, ce serait sans aucun doute le nouveau DOOM (quatrième du nom), dont la bêta multijoueurs fermée vient fraîchement de se terminer. Douze années séparent cet épisode avec le précédent, Doom 3, qui avait choisi de s’orienter vers un style plus Survival Horror, abandonnant de ce fait l’action frénétique contre des hordes de monstres des enfers, ainsi que le level design labyrinthique de Doom 1 et 2. Mais après ses heures de gloires en multijoueurs, la série a laissé sa place à l’indémodable Quake, qui continue encore de nous faire rêver avec sa communauté de joueurs toujours plus au-dessus du monde du jeu vidéo en termes de skill pur et dur. Ce nouvel épisode de DOOM sonne donc le retour du Fast FPS comme nous l’avons autrefois, pour succéder au désormais culte Quake III Arena. Mais qu’en est-il vraiment une fois la bêta entre nos mains ? Nos avis à la rédaction sont variés, bien que nous nous accordons tous sur de nombreux points, mais mon expérience sur des jeux tels que Quake III Arena ou Unreal Tournament m’a donné des éléments de comparaison.
Fat FPS
Autant ne pas tourner autour du pot démoniaque, cette bêta ne m’a guère enchanté. Il y a plusieurs raisons à cela, à commencer par une relative lourdeur et mollesse dans le gameplay et dans le feeling des armes. C’est bien simple, pour un Fast FPS, ce DOOM souffre de sa comparaison avec Quake et Unreal. Les déplacements, les sauts (et double sauts) et le nouveau système pour s’agripper à un rebord donnent l’impression de rejouer à Halo 3, en un poil plus nerveux. Les sensations manette en mains sont assez faibles lorsqu’on a été habitué à des jeux comme Halo 5. Même Quake III Arena sur Dreamcast offrait de meilleures sensations. C’est d’ailleurs l’un des reproches que je pourrais faire à ce DOOM : il semble avoir été conçu en priorité pour se vendre sur consoles, simplifiant de ce fait le gameplay frénétique qui aurait pu (dû) être proposé si le jeu avait été pensé à la base pour le PC. Le bon coté par contre, c’est que la prise en main est très facile et immédiate.
Alors oui, nous sommes sur un site Xbox, mais même si l’on considère que le joueur console y trouvera son compte, DOOM aurait gagné à être plus dynamique et nerveux. Tant dans les mouvements que dans le gunplay, car on touche ici un autre problème : la sensation d’utiliser des armes airsoft. C’est un peu exagéré j’en conviens, toujours est-il que le jeu manque cruellement de sensation de puissance à l’utilisation du lance-roquettes ou du shotgun par exemple. Un comble quand on sait que c’est Doom qui a popularisé cette dernière arme, et je ne parle même pas d’une roquette envoyée pleine bouche qui ne fera qu’un petit 60 de dégâts. Dans le cas d’un duel entre deux joueurs full vie et bouclier, le ridicule commence à s’installer et c’est bien dommage.
Fast Food FPS
Cette bêta fermée nous donnait accès à deux maps multijoueurs et à deux modes de jeu : Team Deathmatch et Warpath. Inutile de présenter le premier, quant au deuxième, il s’agit d’une variante d’un King of the Hill mais avec une zone qui bouge selon un tracé prédéfini et visible en surbrillance. Les deux maps jouables sont plutôt bien pensées au niveau architecture et direction artistique, surtout celle en Enfer qui offre des possibilités de contournement assez savoureuses. Et comme il est de coutume dans un jeu de ce genre, vous devrez ramasser santé, munitions et armure entre deux duels pour rester en vie (la santé ne remonte pas toute seule). Sans oublier l’arme puissante, les bonus Célérité et Quad Damage ainsi que le Démon à incarner pendant quelques secondes, même si ce dernier ce révèle un peu trop puissant.
Un bon point de ce DOOM est sans conteste sa fluidité ingame et la personnalisation de votre équipement. Il en effet possible de customiser votre Spart… hum, votre Space Marine (ainsi que les armes) pour lui donner un look bien badass ou, au contraire, totalement improbable. Il faudra aussi choisir votre arsenal, sachant que vous ne pourrez emporter que deux armes et un gadget (grenade, téléporteur, etc). Les armes sont d’ailleurs plutôt bien équilibrées et aucune ne semble trop puissante. Un dernier mot sur l’ambiance sonore très décevante de la bêta, aussi bien dans les musiques que dans les effets, rendant les parties diablement austères. Mention spéciale au speaker complètement à l’Ouest, avec son intonation digne d’un documentaire animalier (et c’est aussi le cas pour la voix anglaise). On est très très loin de l’esprit Doom avec ce sound design ridicule.
On se reverra en Enfer
Vous l’aurez compris, cette bêta m’a un peu déçu, surtout dans son gameplay et son ambiance sonore, et il ne faudra pas s’attendre à de grands changements pour la sortie finale du jeu, programmé pour le 13 mai prochain. En revanche, je suis tout à fais conscient que le gameplay pourra être une force aux yeux de beaucoup de joueurs et qu’il saura trouver son public, du moins sur consoles. L’aspect sonore en revanche devra être corrigé et amélioré pour donner bien plus de patate à un jeu qui en aura besoin. Il ne faut pas oublier aussi que DOOM disposera d’une campagne solo inspirée par les deux premiers de la série, ainsi qu’un éditeur de niveau (solo et multi) qui semble très complet. Pour résumer, si cette bêta vous a scotché au siège, le jeu final ne pourra qu’être amélioré. En revanche si elle vous à refroidi, il y aura peu de chance pour que DOOM soit très différent de ce que nous avons pu voir le week-end dernier. Verdict final très bientôt, à la sortie du jeu.