Etait-il nécessaire qu’un nouveau concurrent entre dans l’arène des jeux nécessitant des figurines, après Skylanders et Disney Infinity ? Que va-t-on faire de tous ces jouets ? Et bien on trouvera de la place, car LEGO Dimensions apporte des idées tellement novatrices et jubilatoires qu’il se positionne immédiatement comme le potentiel vainqueur de la bataille de cette catégorie de titres. Il n’y avait pas de version jouable à l’E3, mais une présentation vidéo détaillée et suffisamment longue pour qu’on se fasse une idée du produit et de son potentiel.
Ainsi, il nous a été montré plusieurs niveaux, dont le premier pendant lequel on contrôle Batman, l’héroïne de LEGO « Everything is awesome » le film (désolé si je viens de vous la mettre dans la tête), et Gandalf. Les trois ont été happés par un portail dimensionnel et se retrouvent sur le chemin doré du magicien d’Oz. Cela illustre bien le concept même du titre : une collusion entre de multiples univers n’ayant aucun rapport entre eux. Ce concept d’univers qui se percutent, drôle en soi du fait du décalage provoqué entre l’environnement et les personnages, va très loin. Dans un même jeu, nous ont été montrés les personnages déjà évoqués, mais aussi Homer Simpson, Scooby-doo, Marty McFly ou bien l’univers de Portal ! Tout étant en LEGO, le télescopage fonctionne à la perfection, donnant la sensation qu’on voit ce que tous les gosses du monde font : mélanger tout ce qu’ils ont pour créer leur propre univers. Graphiquement, rien de révolutionnaire, cela ressemble aux productions LEGO habituelles, même si quelques originalités viennent s’inviter. On nous a par exemple montré un niveau se déroulant dans l’univers de Scooby-doo, et le style graphique change alors, prenant la patine des dessins-animés de l’époque (avec la musique qui va bien, naturellement). Pendant la vidéo, j’avoue que j’ai eu instantanément envie de jouer avec les personnages les plus saugrenus dans tous les environnements.
Le concept de base est déjà très sympathique, mais il s’enrichit en plus d’une innovation qui pourrait le rendre passionnant, ou en tout cas qui différencie nettement le jeu LEGO des autres titres utilisant des figurines. En effet, l’idée est de pousser au maximum l’interaction entre ce qui est à l’écran et les jouets qui sont placés sur le portail. Sur celui-ci, on peut poser jusqu’à sept figurines différentes : des personnages, mais aussi des véhicules ou des objets. Bien entendu celles-ci sont en LEGO (et devront être achetées séparément, comme d’habitude). Si on pose un objet, tous les personnages à l’écran pourront l’utiliser. Et pour ce qui est des véhicules, cela va encore plus loin, puisque chaque véhicule possède trois formes. Par exemple, une voiture pourra se transformer en bateau ou en pelleteuse. On appuie sur un bouton ? Pas du tout ! On prend la figurine concernée, on la démonte, et on la reconstruit en suivant un plan. Bref, on joue aux LEGO ! Le portail est réparti en deux zones principales, et celles-ci ont une fonction réelle en plein jeu. Par exemple, Batman est endormi par un nuage empoisonné rouge. La zone dans laquelle il se trouve se colore en rouge sur la portail. Pour s’en sortir, rien de plus simple : avec ses petites mains potelées, on prend la figurine, et on la repose sur l’autre zone du portail. A l’écran, Batman se réveille.
Bien entendu, il faudra voir comment cela tient la distance, et également si les possibilités pour utiliser tous les personnages sont vraiment riches, mais la note d’intention du jeu possède un énorme potentiel, avec le souhait clairement affiché de ne respecter aucune règle pour laisser le plus de liberté possible aux joueurs. En sortant de cette présentation, c’est en me rendant compte que j’avais envie de me remettre à jouer aux LEGO que j’ai réalisé que je venais de voir un de mes coups de cœur de cet E3.
