Le 22 juillet prochain, une édition spéciale “Game of the year” de Forza Motorsport 5 sera disponible sous nos latitudes, proposant des circuits et quelques voitures supplémentaires. Une question se pose alors pour tous les nouveaux possesseurs d’Xbox One, ou ceux qui sont passés à côté du titre à sa sortie : faut-il attendre cette nouvelle édition ou craquer pour l’ancienne sans plus attendre ?
Voici quelques éléments de réponse...
Forza Motorsport 5.5 ?
Partons déjà d’un constat simple : si vous lancez Forza 5 aujourd’hui sur votre console, vous n’avez déjà plus exactement le même jeu que celui que vous découvriez le 22 novembre 2013, les mains alors encore tremblantes d’émotion. Au fil des mois et de patch en patch, le jeu a évolué, s’est enrichi en contenu et a gagné en profondeur.
Beaucoup de points noirs que nous soulevions dans notre test ont été corrigés, montrant la nette volonté de Turn10 de poursuivre le développement de son jeu, même après sa sortie. Une pratique discutable, certes, mais devenue tellement courante depuis la génération précédente qu’il est difficile de s’en étonner désormais (les joueurs de Gran Turismo savent de quoi je parle). On peut voir le verre à moitié vide et se dire que c’est une honte de vendre des jeux qui ne sont pas terminés, ou à moitié plein et se satisfaire de l’accompagnement d’un titre bien après sa commercialisation : les deux visions sont justes mais ne changent pas la donne, le marché est ainsi fait. Hélas.
Le jeu des 7 erreurs
Que reprochions-nous donc à Forza 5 à sa sortie ? Un manque de contenu assez flagrant, un système de microtransactions plutôt envahissant, un aliasing un peu trop voyant et un Drivatar encore embryonnaire. 6 mois et quelques patches plus tard, l’éditeur a donc revu sa copie.
Côté circuits, le titre à sa sortie ne proposait en effet que 14 environnements. Il en compte aujourd’hui 3 supplémentaires, déclinés à chaque fois en 3 ou 4 tracés. Ces nouveaux circuits sont gratuits au téléchargement et jouables ensuite dans tous les modes, y compris en mode carrière. On notera par ailleurs que le choix des tracés est particulièrement judicieux et que Turn10 n’y va pas à l’aveuglette. Road America est un circuit très populaire, Long Beach permet enfin de courir en ville et le légendaire Nürburging, décliné à la fois en « classique » ou en F1 moderne, a été réclamé à corps et à cris par toute la communauté. On sent bien que Turn10 tente de faire plaisir aux fans et de réparer un lancement un peu délicat.
Pour les tutures, il en va de même. Si votre garage pouvait accueillir 200 voitures au lancement, elles sont aujourd’hui près de 250 à attendre de vrombir sous vos ordres. Contrairement aux nouveaux circuits, la plupart des nouvelles voitures ne sont néanmoins pas gratuites et il vous faudra mettre la main à la poche pour pouvoir les piloter. La bonne vieille politique des DLC, on va dire...
Le Drivatar a lui aussi bien vieilli. S’il est encore possible de croiser un adversaire très excité qui percute tout ce qu’il bouge, on ne pourra s’empêcher de noter que les réactions de l’IA sont de moins en moins erratiques et que les parties en solo ont gagné une intensité qu’aucun autre jeu de caisse n’avait avant. Un très bon point.
Graphiquement, enfin, le jeu a pris un coup de frais lors d’une mise à jour graphique de la console, rendant le visuel des jeux un peu moins « sharp ». Forza Motorsport 5 a bénéficié de cette amélioration au premier chef, puisque son aliasing s’en est vu réduit. Une très bonne nouvelle pour nos rétines.
On ne peut donc que reconnaître le travail fourni par Turn10 pour rectifier le tir…
Cash machine
L’un des autres gros reproches faits à Forza 5 lors de sa sortie concernait le prix abusif des voitures en jeu, et la mise en valeur un peu trop évidente des micropaiements. De là à penser que l’éditeur avait gonflé le prix des voitures pour inciter le joueur à passer à la caisse, il n’y avait qu’un pas.
Effrayé par la réputation qu’il était en train de se faire, l’éditeur a alors reculé en gonflant les sommes obtenues par le joueur lors des courses et en refaisant une campagne de communication sur son programme « Rewards ». Certains joueurs l’ignorent encore, mais il suffit de s’inscrire sur le site officiel de Forza Motorsport pour recevoir, chaque mois, un certain nombre de crédits (liés à votre expérience des jeux de la Licence Forza). Si, comme moi, vous avez joué à Forza 2, 3, 4 et Horizon, vous recevez 1.500.000 crédits par mois. L’argent n’est très vite plus un souci…
Autre détail amusant : Turn10 a eu tellement peur du bad buzz sur les microtrasactions qu’il s’est mis à distribuer argent et voitures comme s’il en pleuvait, parfois en dépit du bon sens. Le même jour, par exemple, j’ai personnellement reçu 2 Lotus E21. Comme on ne peut pas toujours pas les revendre, ça me fait une belle jambe...
Dernier point : pour enterrer une fois pour toutes le dossier des voitures « trop chères », Turn 10 a finalement décidé de rendre les voitures gratuites en jeu si vous les avez achetées en DLC. Dans les autres Forza, il fallait acheter son DLC avec du vrai argent, puis acheter la voiture en jeu avec des crédits gagnés par votre pilote. Désormais, toute voiture achetée en DLC est immédiatement disponible dans votre garage. Sympa.
J’achète ou j’attends ?
Forza Motorsport 5 est aujourd’hui disponible, en neuf, pour une cinquantaine d’euros. L’édition Goty est annoncée, elle, au tarif « fort ». Que va-t-elle proposer en plus de l’édition normale ?
D’après les éléments connus, pas grand chose, hélas. Outre les 3 circuits gratuits (que vous n’aurez pas à télécharger), vous aurez la joie de bénéficier d’un DLC offert : le pack « Top Gear » avec 10 voitures. Ce qui en revient donc à dire que c’est exactement le même contenu, avec un DLC d’une valeur de 10 euros. Super...
Si cette édition Goty n’a rien de mieux à proposer, il sera bien plus avantageux de passer son chemin et de prendre une édition classique, quitte à acheter ce DLC à part. Sans circuit exclusif ou sans tarif avantageux, il sera donc inutile de craquer pour cette édition qui sent bon le marketing...
En l’état, rien ne vous oblige donc à passer à la caisse pour ce Goty, a fortiori lorsque vous pouvez mettre la main sur le jeu “normal” en occasion, ce qui ne sera pas très difficile après 6 mois d’existence. On attendra toutefois de tester l’édition Goty et d’avoir confirmation de son prix de vente pour porter un jugement définitif.
Forza Motorsport 5, le vrai
Bien meilleur sur tous les plans et un peu plus joli, difficile de ne pas reconnaître que de vrais efforts ont été faits pour proposer un Forza 5 bien plus abouti qu’il ne l’était à la sortie. Si vous avez une Xbox One, difficile de comprendre pourquoi ce jeu ne figure pas dans votre ludothèque, à moins de vraiment détester le genre.
Accessible mais profond, le jeu de Turn 10 compense petit à petit ses défauts initiaux pour enfin pleinement mériter son rang. Il ne manque plus désormais que quelques tracés asiatiques (gratuits !) et un peu de gestion des stands pour avoir le jeu de caisses dont nous rêvions tous en novembre dernier. Encore un peu de patience, peut-être ?