Edito - Vieux Con

«Chronique du temps qui passe» le 14 février 2015 @ 11:122015-02-14T11:12:21+01:00" - 49 réaction(s)

Chers lecteurs,

Mon dernier édito date d’il y a bien longtemps, et encore, il ne traitait pas d’actualité. Est-ce parce que je n’ai plus rien à dire sur le monde vidéoludique ? Au contraire, et c’est bien là tout le problème. Des choses à dire j’en ai. Plein. Sur des tas de sujets. Sur la façon dont les considérations techniques ont pris le pas sur les jeux en eux-mêmes. Sur la tournure prise par ce qui est “offert” aux joueurs suite au succès inattendu de la PS4 et des jeux au format « Playstation ». Sur le creux créatif terrible qui frappe les grands éditeurs qui se nourrissent de suites, de remakes ou de décalques. Sur le faible apport des consoles actuelles par rapport aux précédentes. Sur le formatage de l’actualité qui génère l’attente et qui fait sombrer les jeux dans l’oubli au moment même de leur sortie.

Autant de sujets qui pourraient donner autant d’éditos. Autant d’articles que j’ai ébauchés, et que je n’ai pas terminés, n’arrivant pas à trouver le ton juste pour aborder ces sujets sans passer aux yeux d’une partie des lecteurs pour un fanboy, un frustré, un blasé, et surtout pour un vieux con.

Il faut dire que j’en ai certains symptômes. J’ai commencé à jouer aux jeux vidéo en 1982, sur une borne d’arcade (Galaxian), alors que j’avais 9 ans et que je devais me mettre sur la pointe des pieds pour bien voir l’écran. Ma première machine a été un Amstrad CPC 464. J’ai vécu le retour en grâce des consoles après leur disparition post Atari 2600. J’ai constaté l’évolution, puis l’explosion de ce marché avec la Playstation. J’ai vu mourir Sega et remourir Atari. Le calcul est effrayant, ça fait maintenant 33 ans que je suis un joueur. D’un certain côté, ça veut dire que j’ai une certaine expérience de ce domaine. En d’autres termes, on ne me la fait pas. On ne peut pas me présenter des choses comme nouvelles quand elles ne sont qu’une redite de ce qui a déjà été fait par le passé. On ne peut pas m’embarquer dans les comparaisons futiles entre consoles ou bien entre consoles et PC, c’est un sujet qui tourne à vide depuis la nuit des temps. On ne peut pas me vendre des promesses de potentiel et de perspectives, j’ai déjà vu ça trop de fois. C’est cette distance que j’utilise quand je rédige mes éditos.

Comme si le passé n’existait pas pour les jeux vidéo

Mais d’un autre côté, ne suis-je pas en décalage avec une partie des lecteurs qui découvre cet univers, ou tout du moins qui n’a connu qu’un changement de génération de consoles ? Quand je parle avec des « jeunes » joueurs (cela n’a pas grand-chose à voir avec l’âge, mais plutôt avec l’expérience de joueur), je me rends compte que ce qui me laisse froid les intéresse beaucoup. Si la PS4 marche si bien en proposant si peu, c’est sans doute finalement car les jeux proposés, d’une banalité à hurler pour le vieux joueur, sont de vraies nouveautés pour le relatif novice. Comme si le passé n’existait pas pour les jeux vidéo. La Xbox One n’est pas en reste, car même si elle est distancée par la PS4, elle obtient des résultats tout à fait convenables. Son tort est sans doute, en ce qui concerne les jeux, de ne pas proposer des produits aussi simples et calibrés que ceux de sa copine. N’allez pas croire que je lui dresse des lauriers pour autant : j’ai globalement tendance à mettre les deux dans le même panier. Là où je vois de la redondance avec ce que nous connaissons déjà, bien des joueurs s’excitent sur les jeux proposés. Les update techniques qui semblent être la seule chose apportée par ces machines, et qui pour moi sont d’un intérêt entre le limité et le nul semblent être d’une importance capitale pour une partie des joueurs. Si je ne peux m’empêcher d’expliquer cela par l’inculture vidéoludique, ce raccourci est insuffisant : si le produit trouve preneur, c’est qu’il est correctement calibré pour les joueurs d’aujourd’hui, ce qui fait de moi par ricochet un joueur marginal, du passé, un vieil ours grincheux trop difficile et exigeant.

Quand on écrit pour un public, il convient de s’interroger de temps à autre sur sa propre légitimité, c’est-à-dire, pour faire simple : est-ce que ce que je raconte a un intérêt pour quelqu’un ici ? Est-ce que coucher sur le papier (bon, ok, sur un fichier Word) mes réflexions sur un sujet donné trouve un écho ? Les lecteurs, qu’ils soient d’accord ou pas avec moi important peu (je n’ai jamais cherché à convaincre, seulement à analyser), en retirent-ils quelque chose ? Ou bien est-ce que la majorité des lecteurs se fout de ce type de démarche, veut juste jouer à ce qu’il y a, et va rejeter toute analyse qui n’irait pas dans le sens de ses convictions ? Aujourd’hui je n’ai pas la réponse à ces questions, car je constate des réactions diverses qui parfois me confortent, parfois me découragent !

Pourtant, même en étant un vieux grognon, tout n’est pas noir, loin de là. Cela fait même longtemps que je n’ai pas autant joué. Sur ma console, mais aussi sur ma tablette, ainsi que sur mes vieux systèmes qui ne prennent pas la poussière. Il y a beaucoup de choses qui me plaisent actuellement. Le retour du point’n click, le retour de jeux basés sur des concepts simples et bien exploités (merci les indés), sans compter que les vieux jeux continuent d’exister. Cela fait beaucoup de matière. Ce qui m’ennuie, c’est que ces jeux n’avaient tout simplement pas besoin de nouvelles consoles. C’est plus le fait que je trouve le fun sur ces machines sur des jeux qui auraient très bien pu tourner sur ma 360 qui me pose problème : l’utilité de la PSOne continue d’être très floue en ce qui me concerne.

En préparant cet édito, je me suis rendu compte que je ne suis pas un vieux con. Bon, je sais, personne ne va admettre être un con, vous avez le droit de penser que j’en suis un, pas de souci avec ça ! C’est juste que j’ai une vision romantique des jeux vidéo. Pas spécialement nostalgique, non, romantique. D’avoir connu une époque où les joueurs étaient une minorité, où chaque jeu s’accompagnait du plaisir de la découverte et d’une notice en couleurs abondamment illustrée, où la nouveauté était une norme, fait que je ne peux m’empêcher d’avoir une certaine tendresse pour les jeux vidéo. Pour les créateurs conduits par la passion, par les idées, qui cherchent à inventer quelque chose avec un objectif unique : permettre au joueur de s’amuser, de s’évader, de vivre quelque chose de différent. La froideur de la logique de produits plus que de jeux a fait disparaitre cela, et la première chose que je vois en lançant la majorité des jeux, c’est les ficelles grosses comme des câbles qui sont utilisées. Je ne sens plus assez de passion chez les créateurs (encore une fois, sauf chez les indés), comment la ressentir en jouant ? Quand je fais découvrir à mon fils des jeux qui tournent sur Megadrive et que je vois que ça fonctionne toujours aussi bien (32 couleurs, résolution de 320x224, je ne connais pas les fps…), je me dis que je n’ai pas tort sur toute la ligne. Mais ne suis-je pas un dinosaure voué à disparaître ? C’est là toute la question que je me pose, et c’est à vous de me livrer la réponse en me disant quelle est votre conception des jeux vidéo aujourd’hui.

Après tout, je ne suis peut-être qu’un vieux con !

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49 reactions

Tipiak

16 fév 2015 @ 00:40

Bon pour la quantité de jeux apparemment je me suis fait des idées ^^ je pensais que c’était un peu la disette avant 2000 (bien que je vois une hausse à partir de la Xbox chez toi jmabate, en particulier s’il y a des jeux XBLA non comptés). Par contre personne ne m’a répondu sur le fait de découvrir aujourd’hui des jeux d’il y a 10 ans, 20 ans ou plus. Çà m’intéresse parce que si comme pour moi, quand vous essayez un « nouveau vieux jeu » vous n’y prenez pas beaucoup de plaisir, ça en dit beaucoup sur le côté « valeur ajoutée », par simple nostalgie, des jeux auxquels on a joué il y a longtemps.

Après faut voir aussi ce que ça veut dire « vieux » ou « avant », je vous vois pour beaucoup louer la 360 et critiquer la One. Beaucoup de jeux que vous citez ont à peine plus de 5 ans et la One n’a qu’un an. S’il y a un essoufflement je pense qu’il n’a pas plus de 2 ans. C’est pas un peu tôt pour commenter l’évolution ? Mais je vois ce que tu veux dire, Rone. Moi-même rien ne m’attire vraiment sur la One pour l’instant et j’ai encore beaucoup de matière à rattraper sur 360. Mais à mon avis ça ne veut pas dire que le jeu vidéo se perd ou que les vieux joueurs sont oubliés. Loin de là.

Ce qui m’amène à parler de ce que je trouve le plus frappant dans toute cette histoire : c’est la propension à faire du dramatisme, à parler beaucoup de ce qui va mal mais très peu de ce qui va bien. Des triples AAA sans âme sortent régulièrement. Certes, et des triples A de qualité aussi de temps en temps. Les jeux rétro avaient un je-ne-sais-quoi de mieux. Certes, et le rétro est en vogue. La scène indé est potentiellement la seule passionnée et apte à sortir de vraies perles. Certes, et l’indé se portent à merveille. Des développeurs ont des politiques abusives ou malsaines. D’autres pas. Les point’n’click ont disparu. Et ils reviennent.

La variété des jeux n’a jamais été aussi grande parce que la variété des joueurs n’a jamais été aussi grande, je trouve qu’il faut presque le faire exprès pour ne pas trouver chaussure à son pied. « Le marché » c’est pas seulement Ubi et EA ! De même que « les consommateurs / les joueurs » c’est pas seulement les jeunes qui achètent les remakes HD et les FIFA. Par exemple, le marché c’est aussi la scène indé et les joueurs c’est aussi les joueurs de jeux indés. Faire une fixation sur les grosses productions et/ou sur les mauvais jeux et/ou sur la new-gen pour décrire l’état du jeu vidéo, c’est un peu réducteur et surtout très fataliste.

Bref, si je puis me permettre, aux vieux grinchons : laissez pisser le mérinos et faites vous plaisir ! :)

(Ou alors j’arrive vraiment pas à prendre la mesure de la crise actuelle du jeu vidéo ^^)

tryclo999

16 fév 2015 @ 06:21

Avoir un certain niveau de connaissance dans un domaine précis ferait de toi un vieux con ? Oui pour le « vieux », mais non pour le « con », être un amateur éclairé est une bonne chose, même si le plaisir de la découverte est toujours aussi puissant et ce dans quasiment tout les domaines... Dommage qu’on ne puisse pas rester naïf toute sa vie ? Très bonne question !

Pour ce qui est de cette génération de console, c’est vrais qu’on a rarement vue un aussi grand manque d’originalité, de prise de risque ou de créativité qu’avec la X1 et la ps4. Le cout énorme de création des jeux d’aujourd’hui est clairement le gros responsable du manque de prise de risque des éditeurs et heureusement que les indés sont la pour remonté le niveau, mais je trouve cela plutôt déprimant car tout est calculé d’un point de vue purement capitaliste. Pour avoir de « l’original » sur console le shéma maintenant c’est > ça marche en indé ? > on le prend et on l’adapte sur nos mégas machines ! Cool...

Rone

16 fév 2015 @ 09:12

La question de la découverte aujourd’hui de vieux jeux est intéressante, car effectivement, ils sont de fait détachés d’une nostalgie bienveillante. En ce qui me concerne je continue de découvrir de nouveaux vieux jeux (c’est marrant comme expression !^^). M’occupant de la rubrique « Il était une fois », je complète ma culture vidéoludique sur les machines que je connais moins (les machines Nintendo, la PS1… Je connais par cœur la ludothèque des machines Sega). La limite vient du gameplay. Sur 8bits, beaucoup de jeux sont injouables, même s’il existe aussi des perles, en général des jeux qui misent très peu sur la technique, mais plus sur des concepts. Sur 16bits, pas de soucis de jouabilité pour les jeux 2D sur consoles MD et SNES, plus variable sur Atari ST et Amiga. Dès que la jouabilité est là, on peut jauger les jeux, et justement on constate qu’ils regorgent de plus de fun que sur les jeux actuels. Pour une raison toute bête : les jeux étaient beaucoup plus « immédiats ». Un concept, une bonne jouabilité qui va avec, et hop, c’est parti. Comparativement, ce qui fait la différence avec aujourd’hui, c’est le concept. Sur la génération suivante, les jeux Saturn en 2D sont tout à fait comparables aux jeux indés de maintenant. Il faut dire que cette machine était géniale pour les jeux en 2D. Par contre, les jeux 3D, sur Saturn, mais aussi (et surtout) sur PS1 et N64 sont à la limite du jouable. Cette génération est rétrospectivement peu porteuse de titres traversant le temps. Un peu plus loin, sur PS2 et surtout sur Xbox, on a plein, plein de jeux qui gardent tout leur impact aujourd’hui. Enfin, la période PS3 et surtout 360 est une période dorée au même titre que la période des 16 bits, avec une variété formidable, ces machines ayant libéré les développeurs des contraintes techniques bloquantes.

Rejouer sur ces vieux système, et découvrir de nouveaux vieux jeux, c’est en partie ce qui m’a mené à rédiger cet édito, justement en constatant la différence d’ambition créatives entre ce qu’il y avait et ce qu’on a.

Bob Winner

16 fév 2015 @ 10:02

Vieux con aussi...43 ans.Magnifique Edito, merci Rone, je m’y suis retrouvé avec plaisir. Pourquoi c’était différent avant ? Simplement parce que qu’un loisir de passionnés est devenu un loisir de masses, à grand coup de publicité et de marketing. Quel plaisir quand j’achetais une cartouche Atari 2600 de me projeter via une jaquette redondante, dans un autre univers, souvent bien loin de la pochette, mais on avais de l’imagination à l’époque :-) Le plaisir de m’extasier pendant des années à chaque nouvelles machines ou jeux innovants ( Atari 2600, Colecovision , Amstrad CPC 6128, Atari ST, Amiga, Borne d’Arcade, Playstation, Ps2, Xbox, xbox360) ça s’explique pas, ça se vie. Ma plus grande claque nostalgique ? Defender of the crown sur Amiga, les « vieux » comprendront ;-) Aujourd’hui ...Oui c’est sympa aussi, juste différent, un peu comme si, un vieux magicien nous avait révélé ses tours...:o)

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Apollon13

16 fév 2015 @ 10:23

Pas franchement vieux de mon coté mais avec plus de 25ans de jeux vidéo on va dire que je suis pas un nouveau venu. Et ce qui me choque le plus c’est justement de voir aujourd’hui la façon dont les jeunes joueurs sont formatés par les vieux...

Je m’explique :

On parle toujours de test de jeu, et tout le monde trouve ça normal. C’était vrai à une époque oui, à la limite encore vrai aujourd’hui sur la partie « état d’avancement/finition du jeu » des « test » actuels... Pour le reste bah... Ce sont des critiques. Ca en a la forme, le fond et oui, aujourd’hui on a assez de recul pour faire la critique d’un jeu. Mais les anciens disaient test, alors faut surtout pas se remettre en question.

La guerre des consoles... Un truc qui avait du sens il y a 15/20ans (à la louche hein) quand les constructeurs avaient le contrôle sur la ludothèque (ou une très grande partie) et ou le multiplateforme n’existait pas ou très peu. Aujourd’hui ? On arrive encore à parler de ça pour 2 consoles sorties en même temps, ayant des performances quasi identiques une ludothèque à 75% (soyons gentils) confondu... Les constructeurs se contente de passer une paires de commande/contrats exclus mais les joueurs continuent à dire que ce sont eux qui font les jeux de leur console (on peut le voir dans les commentaires précédents). La concurrence sur les jeux est aujourd’hui presque exclusivement entre éditeurs... Mais c’était différent pour les anciens alors personne ne veut se rendre compte que ça fait des années que ça a changé.

Idem pour l’opposition PC/Consoles ne reposant plus sur que dalle aujourd’hui (ou alors elle est super bonne funambule), mais pareil, ya une quinzaine d’années c’était 2 façons de jouer très différentes, alors on continue à dire que c’est totalement différents (certains « débats » la dessus aujourd’hui tournent sur le fait que les PC démarrent moins vite que les consoles, au mieux on nous parle de rapport qualité/prix... C’est vous dire l’opposition !).

Ca me tue de voir les joueurs actuels (jeunes ou vieux) s’accrocher à des concepts que j’ai certes connu, mais qui sont aujourd’hui totalement dépassés. Les voir dire que le 60fps c’est nouveau alors que ça existe depuis des plombes (oui oui même sur console), les voir dire que 1080p c’est la technologie du futur alors que c’est un format d’image utilisé depuis un petit paquet d’année... Simplement parce que la plupart de ceux qui en parlent ne savent pas ce que c’est et se contentent de la propagande des éditeurs actuels (c’est trop high-tech et ça va tout changer !).

Le jeu vidéo à changé. Les limites d’hier ne sont aujourd’hui que des illusions pour ceux qui pensent encore que jouer sur un support c’est comme d’adopter une religion. Il y a une ludothèque commune et/ou facilement accessible (vous voulez savoir combien j’ai de jeux récents qui tourne sur un Pc vieux de 7-8ans ?) qui peuvent satisfaire n’importe qui. Des pratiques de jeux différentes largement démocratisées aujourd’hui (speedrun, powerplay, e-sport...). des conférences et débats riches sur le jeu vidéo lors d’évènements ou sur des web tv qui ne se cantonnent pas à l’e-sport. Encore faut il regarder vers l’avant et cesser de prendre les anciennes réalités pour des doctrines actuelles.

@Tipiak : Perso j’en découvre assez régulièrement des vieux jeux (un pote à pas mal d’anciens supports chez lui et sinon via émulation). On va dire qu’il y a une sorte de méthode la dessus. Prendre un jeu au pif sur nes et se dire qu’on va avoir du fun à la manette ça marche rarement même si on à connu l’époque. Prendre un jeu choisi et y trouver les codes de l’époque, reconnaître les innovations/intentions... Ca marche nettement mieux. Ca permet d’avoir un bagage sur ce qui a été fait, comment ça a été fait et comprendre ça sur les jeux d’hier permet de mieux saisir pas mal de jeux d’aujourd’hui. Mais oui globalement faut une sorte de démarche derrière (qu’elle soit nostalgique ou expérimentale) sinon ça marche relativement mal c’est sur.

Pour le reste le pavé sera sans doute indigeste pour beaucoup (suis pas un grand journaliste/écrivain ça doit jouer aussi), mais la ou je me dit que je suis vieux, c’est que je suis beaucoup plus habitué aux forums qu’aux courts commentaires ^^

Maxattacks

16 fév 2015 @ 10:25

je suis un vieux con... mais je me soigne. comme beaucoup j’ai adoré des jeux qui me pique les yeux aujourd’hui. enfant du cpc et de la nes, j’ai passé des heures sur kung fu, ikari warrior, out run ou mario. ce qui me manque le plus, ce n’est pas de me taper 2 heures de recopiage de ligne de code pour faire un bombardier, ou les 20 minutes de chargement à partir de cassette sur cpc, et encore moins les graphismes moins bon que minnecraft, ce qui me manque c’est, la durée de vie qui fait passer les jeux actuels pour une scène d’intro, ce qui me manque c’est la profondeur des scénario de certain jeux, ou au contraire une simplicité bien dosée, mais je crois que ce qui me manque le plus en fait n’est juste que la nostalgie d’un age ou l’on a finalement la belle vie, peu de contrainte et le temps pour jouer. Avec l’arrivée de la dreamcast chez moi, et sa révolution graphique, j’ai renoncé définitivement au pixel. Vu les capacité des machines modernes, être exigent sur la qualité graphique c’est normal. Par contre chipoté sur des résolutions tellement proches, ou sur la couleur de la fumée, je trouve cela ridicule. pour rappel on nous à promis des jeux 4k.... alors que quasi personne n’a le téléviseur qui affiche cette réso, combien de joueur ont réellement des écrans Full HD ? bref cet argument purement markéting que certains gobent avec avidité comme une carpe affamé, est en fait un « cache misère » pour masquer le manque de travail de certain studio. En effet c’est plus facile et rapide de faire une résolution, qu’un bon scénario. « rentabilité » est l’obsession (certes légitime) des studios. la preuve que ce n’est pas une fatalité certains continue de faire de la qualité, comme naugty dog par exemple, et sont en plus très rentable. ce n’est donc pas incompatible, faut il encore s’en donner les moyens. J ’ai lu une étude sur le fonctionnement du cerveau (différent de nous, les vieux con) de la génération smartphone/tablette. il est dommage de noter une perte de l’esprit critique.... de la à faire un parallèle avec le manque de créativité dans notre loisir, il n’y qu’un pas. Nous avons donc nous aussi « les vieux con » un rôle éducatif à jouer, en apprenant à nos « mômes », a être des consommateurs éclairés, et critiques dans le cadre de leur passion. Pas de secret, si nous sommes tous plus exigeant, nous avons une petite chance de faire grandir notre loisir.

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Ezechiel

16 fév 2015 @ 12:01

Je suis un « vieux » joueur de 31 ans qui a commencé en 1989 sur Game Boy. L’édito de Rone me fait réagir car en tant que lecteur attentif des sites et de la presse vidéoludique car il me semble qu’on trouve assez souvent ce genre de point de vue. Le débat est ancien concernant l’innovation et la créativité dans les jeux vidéo.

Plusieurs posts vont dans le sens que je vais tenter de développer : la référence à Marcel Proust est vraiement éclairante à ce propos. En jetant un regard sur mes expériences de jeu, je ne peux que constater que je suis passé par plusieurs phases qui correspondaient à mon âge, mon budget et surtout au temps que je pouvais consacrer à ce loisir. Je me souviendrai toujours du billet de 500 francs (si si le billet de couleur verte un peu dégeu) que j’ai donné au vendeur du BHV quand je suis allé m’acheter Street Fighter 2 Turbo sur SNES. Cela représentait mes économies de toute l’année et le plaisir que j’ai tiré du jeu procède forcément en partie de ce « sacrifice » financier au vu de mon budget d’ado de l’époque. Cette première expérience n’est pas reproductible et je ne pense pas que le secteur des jeux vidéo, les éditeurs ou les créateurs aient quelque chose à voir avec cela. J’ai découvert les RPG sur le tard avec TES Oblivion. La révélation. Je peux vous garantir que cela m’a vraiment fait penser à l’expérience ressentie avec Street Fighter. La « saveur » particulière de la première fois n’a pas été retrouvée dans Fallout ou Mass Effect, même si ces jeux sont très bons et que j’y ai passé un nombre conséquent d’heures.

Cela n’empêche pas d’avoir des reproches à faire aux créateurs et - surtout- aux éditeurs. La frilosité d’Ubisoft est particulièrement éclairante à ce sujet. Un jeu par an, quelques nouveautés rapidement retirées dans les épisodes suivants si le retour est mauvais plutôt que d’éventuellement persévérer et de déboucher sur une avancée de gameplay. J’ai pris plasir avec le premier Assassin’s Creed même si je me suis rapidement rendu compte de la vacuité du gameplay : oui, visuellement et par rapport à la concurrence, le jeu faisait le taf et cela suffisait. Ce qui n’est plus entièrement vrai maintenant.

Rone parle de la nostalgie de l’époque des « pionniers » du jeu vidéo : évidemment, lorsque peu de systèmes de gameplay existent, la moindre nouveauté à un attrait particulier. Je ne désespère pas de voir cela sur la génération actuelle. A mon sens la question à se poser serait donc celle-là : lorsque vous avez expérimenté un nouveau type de jeu, avez-vous retrouvé vos premières sensations vidéoludiques ?

Dan Glotka

16 fév 2015 @ 14:20

Maxattacks : ¨mais je crois que ce qui me manque le plus en fait n’est juste que la nostalgie d’un âge où l’on a finalement la belle vie, peu de contraintes et le temps pour jouer¨ Ou, je pense qu’il y a une grande part de vérité dans la recherche du plaisir vidéo ludique. On souhaite pour certains d’entre nous retrouver un plaisir d’antan, mais cherchons-nous plutôt à retrouver une époque où l’on était jeunes sans obligation, aucune responsabilité où l’on avait une plus grande tolérance et un rien nous plaisait du moment que l’on pouvait nous adonner a notre passion préférés.

Ancien combattant, joueur du grenier, fan du club Dorothée n’hésitez pas à m’ajouter pour prolonger le débat sur le live.

Et n’oubliez pas si vous lisez ce message, c’est que VOUS ÊTES LA RÉSISTANCE.

Ici, Dan Connor, terminer.

Ps. Désoler TheBitMapBrother, mais le seul Proust que je connaisse, c’est celui après un bon cassoulet.

Maxattacks

17 fév 2015 @ 11:02

non Dan Glotka, TheBitMapBrother parlait d’alain Proust, le tennisman.....:’-(

Tipiak

17 fév 2015 @ 15:07

Ok, donc jouer à des vieux jeux aujourd’hui ça reste quand même une démarche particulière. Mais je vois l’idée selon laquelle on peut tout de suite être happé par un gameplay simple (je pense à Trials HD et Super Meat Boy qui m’ont vraiment marqué). Et ce qui est intéressant c’est qu’ils sont pour ma propre expérience les premiers représentants de leur genre (exceptés quelques jeux flash...). Et ça rejoint ce que dit Ezechiel que je trouve très juste : en y réfléchissant, il y a bien souvent un « premier jeu » pour chaque type d’expérience et chaque joueur qui met une claque qu’on a du mal à revivre parce que l’instant de découverte est, par définition, unique.

Bref, je crois qu’on a fait un joli petit tour de la question là ! ^^