Robbie Bach est bien connu dans l’industrie, et c’est normal puisqu’il a été président de la division divertissement de Microsoft avant de la quitter fin 2010. Le bonhomme était là pour la première Xbox et pour la seconde, il connait donc évidemment bien la marque.
C’est pendant un évènement à Seattle appelé Northwest Entrepreneur Network qu’il s’est exprimé il y a quelques jours, évoquant ainsi sa vision et celle de Microsoft pour la Xbox. Selon lui, plusieurs points ont été importants dans la réussite de la marque.
>> Mettre l’accent sur une discontinuité
Avec la Xbox, Microsoft ne souhaitait pas simplement poursuivre la PlayStation 2 de Sony, mais l’idée était de voir le jeu vidéo autrement. C’est ainsi qu’un disque dur a été implémenté dans la console. Ça leur a coûté cher, mais c’était une bonne façon de se démarquer. La seconde chose qu’il prend comme exemple est le port Ethernet directement intégré à la console, ce qui a permis de lancer le Xbox Live, le meilleur service en ligne sur consoles encore aujourd’hui.
Pour l’anecdote, il explique avoir eu une réunion en 2001 avec Bill Gates et d’autres membres de l’équipe concernant l’Internet. Ils avaient pris la décision de sortir le modem de la Xbox. Bill Gates leur a dit que c’était la chose la plus folle qu’il ait pu entendre. Après 3 semaines de débats par email et une réunion, ils ont pu convaincre Bill Gates de leur bon choix. « Aujourd’hui, certaines personnes dans la salle ne savent sans doute même pas ce qu’est un modem » dit-il.
>> Se différencier par le marketing et le branding
Avec la Xbox, Microsoft a pu insister sur le fait que la console était plus puissante que ses concurrentes et qu’elle avait cet avantage d’être connectée à Internet. En contre-exemple, Robbie Bach cite le Zune et évoque un message marketing qui n’était pas très clair pour ce produit destiné à l’industrie musicale.
>> Trouver des partenaires qui veulent que vous réussissiez
« Lorsque vous faites une startup, vous avez besoin d’amis ». Ils ont dû convaincre Activision, Electronic Arts et les autres que c’était une bonne chose que Microsoft réussisse. Il n’est jamais bon d’être trop dépendant d’une autre société comme c’était le cas avec Sony.
« Ils nous ont donc soutenus de façon disproportionnée par rapport à la façon dont ils auraient dû le faire, mathématiquement. »
Concernant le Zune, ils ont également essayé de faire passer cet argument de dépendance, mais l’industrie de la musique ne l’a pas saisi, dit il de cette façon pour l’exprimer poliment. « Ils n’ont tout simplement pas compris que la dépendance à Apple était mauvaise pour eux ».
>> Capitaliser sur les erreurs de vos concurrents
C’est ici que Robbie Bach parle des erreurs de son principal concurrent à l’époque : Sony. Traduction.
« Une partie du succès de la Xbox est dû au fait que Sony n’ait pas vraiment fait les choses de façon si intelligente. Ils ont mal géré leur part de marché de 70%. C’est une longue discussion. La transition à la PlayStation 3 a vraiment, vraiment été mauvaise et très difficile. Ils ont mal géré leurs partenaires, ils ont mal géré leur structure de coûts. Ils ont fait leur plate-forme tellement compliquée que les développeurs n’ont pas pu développer dessus. »
En même temps, Robbie Bach reconnait les défaillances de son entreprise de l’époque, et notamment des problèmes techniques de la Xbox 360 à ses débuts qui leur a coûté un milliard de dollars. « Ca a été la chose la plus douloureuse de ma vie » dit-il, « mais la société a persévéré malgré ça. »
Dommage que ce soit si longtemps après, mais il est toujours très intéressant d’avoir la vision des grands pensants de sociétés telles que Microsoft.
Propos rapportés par Geekwire
